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Arc patrimonial
L’église de Santa Coloma, l’une des plus anciennes de la Principauté, est le joyau de l’art roman andorran. Située dans la localité du même nom, sa construction s’est étalée sur des périodes aux styles différents. La nef, d’origine préromane et datant du début du Xe s. ou d’avant, est l’élément le plus ancien. Au XIIe s., vient s’ajouter le clocher cylindrique de 18 mètres de haut. L’église arborait l’une des compositions picturales les plus riches et grandes de la Principauté. Ces peintures, qui furent retirées aux alentours de 1930, ont été récupérées par le gouvernement d’Andorre en 2007, après avoir voyagé à travers l’Europe de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, à l’intérieur de la nef, il est possible d’admirer un Agnus Dei et les vestiges de frises décoratives qui restèrent cachées derrière un retable baroque et furent découvertes en 1934 suite à des travaux de restauration. Le cadre urbain, relativement intact, ainsi que la conservation du paysage de la chaîne d’Enclar en toile de fond lui confèrent un charme spécial.
Le promontoire de granite du Roc d’Enclar, un livre ouvert sur l’histoire et l’évolution de l’Andorre, s’élève à 150 mètres au-dessus de la plaine de Santa Coloma. Le tout dernier vestige de l’ensemble fortifié à rester encore debout n’est autre que l’église de Sant Vicenç d’Enclar, le plus ancien temple du pays, construit au VIIIe s. Le Roc constitue également la porte d’entrée de l’un des espaces écologiques les plus riches de la paroisse : la vallée d’Enclar.
Outre l’emblématique église de Santa Coloma, le village abrite toute une série de constructions de style traditionnel qui nous transportent dans le Santa Coloma du début du XXe s. Au dédale des rues, nous tombons sur des bâtiments comme la maison Riberaygua, qui se singularise par sa valeur patrimoniale et son excellent état de conservation.
La Tour dels Russos est une construction privée datant de 1917. Restaurée en 1997, elle est un bel exemple de l’architecture en granite. La maison fut dessinée par l’architecte César Martinell, disciple d’Antoni Gaudí. C’est probablement le premier ouvrage d’Andorre à avoir été conçu par un architecte célèbre. Bien qu’elle présente un style clairement noucentiste, elle arbore des éléments modernistes, surtout en matière de décoration.
En quittant Santa Coloma en direction du sud, nous tombons sur le plus grand site archéologique d’Andorre et l’un des plus spectaculaires des Pyrénées. La Roureda de la Margineda possède une zone de fouilles de 1 500 m² mais il reste encore près de 3 000 m² supplémentaires à examiner. La série de campagnes de fouilles effectuées en 2007 ont permis de découvrir des milliers d’objets en céramique, fer, bronze, etc. d’origine médiévale. La forteresse de Sant Vicenç d’Enclar, construite aux alentours de 1190 pour le vicomte de Castellbò, correspond à la principale phase des fouilles. Il est possible de réaliser une visite guidée pour visiter le monument.
Le point le plus haut de l’itinéraire correspond au belvédère de la Margineda, un petit promontoire rocheux qui surplombe l’ensemble du parcours et permet d’apprécier une vue imprenable sur la vallée.
La petite localité de La Margineda est l’agglomération la plus méridionale de la paroisse. Le chemin, qui passe au cœur du village, nous permet d’apprécier certaines constructions de style traditionnel et un environnement agricole nous renvoyant à l’économie traditionnelle de la région.
C’est à la Balma de la Margineda, la grande oubliée du patrimoine andorran, que l’on a identifié les premières traces de vie humaine dans la vallée. Un cadre mystérieux qui témoigne de la présence de chasseurs et de cueilleurs entre 10 000 et 4 000 av. J.-C. Il ne s’agit pas uniquement d’un site archéologique emblématique pour l’Andorre, mais également une source d’informations inépuisable pour toute la région des Pyrénées. Elle se situe à cinq minutes à pied du rond-point de La Margineda et se voit parfaitement depuis la route.
Le nouveau pont de la Margineda correspond au tracé original de la route qui reliait l’Andorre à La Seu d’Urgell, inaugurée en 1914.
Le pont de la Margineda est le pont médiéval le plus emblématique d’Andorre et l’un des symboles les plus visibles. Il se situe sur l’ancien chemin royal reliant les localités d’Andorre-la-Vieille et Sant Julià de Lòria. Il fut construit à la fin du XIVe s. ou début du XVe s. et, bien qu’il ne soit pas strictement de style roman, il en respecte le procédé constructif. Ses 33 mètres de long et son arc en plein cintre de 9,20 m de haut permettent de franchir la rivière Valira, le principal cours d’eau du pays. À proximité du pont, il est possible d’admirer une sculpture moderne, œuvre de l’artiste valencien Andreu Alfaro, qui commémore la célébration du 2e Congrès de la langue catalane.
Le pont de Madrid est l’un des ouvrages les plus singuliers du pays. En raison de sa proximité avec le pont de la Margineda – 300 mètres environ –, il nous permet d’apprécier le contraste entre l’Andorre traditionnelle et l’Andorre contemporaine.
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